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La surpêche menace la survie des requins, victimes du commerce de leurs ailerons, et la création de sanctuaires est vitale pour les protéger, affirme une association écologiste qui publie lundi un rapport alarmiste préconisant la création d'une réserve aux Bahamas. «Nous avons commencé à éliminer (les requins) des océans à un rythme jamais vu dans l'histoire de cet animal, longue de 400 millions d'années», déclare à l'AFP Matt Rand, chargé du programme de protection des requins au sein de l'association Pew Environment Group (Peg), qui publie le rapport. La surpêche est responsable de la disparition de 73 millions de ces grands prédateurs marins chaque année, recherchés principalement pour leurs ailerons. La nageoire est coupée sur l'animal encore vivant, qui est ensuite relâché dans l'eau où il meurt. Consommés dans une soupe traditionnelle chinoise, les ailerons de requins représentent un commerce très lucratif, en hausse ces dernières années. Au moins trente espèces directement menacées Les requins «sont apparus quelque 100 millions d'années avant les dinosaures et ont réussi à survivre à leur extinction. Mais cette pratique est en train de les détruire, tout cela pour un bol de soupe», déplore M. Rand. D'après le rapport, au moins trente espèces de requins sont directement menacées d'extinction. A la différence des autres poissons, les requins sont fragilisés par leur cycle biologique, plus proche de celui des baleines ou des dauphins: ils n'atteignent leur maturité sexuelle qu'après une dizaine d'années et n'ont que peu de petits à la fois. Leurs
défenseurs ont néanmoins récemment remporté quelques
victoires. L'archipel de Palau (Pacifique), suivi par les Maldives (océan
Indien) et le Honduras en Amérique centrale ont interdit entre 2009
et 2010 la pêche aux requins dans leurs eaux territoriales. Si les Bahamas
s'engagent à suivre leur exemple, l'archipel situé au large de
la Floride «deviendra un fleuron de la protection des requins dans l'Atlantique»,
explique M. Rand. Pourtant, «si rien n'est fait, plusieurs espèces pourraient disparaître
d'ici une dizaine d'années», avertit M. Rand. Peu d'initiatives
ont été prises en Chine, à l'exception notable de celle
du milliardaire et député chinois Ding Liguo, qui a proposé cette
année un embargo total sur le commerce d'ailerons de requins, estimant
que «seule la loi peut enrayer le commerce des ailerons et réduire
les massacres de requins» car l'opinion publique chinoise n'y est pas
prête. |